:: En Guise De Conclusion ::
 
L'Aventure du Mètre...

On peut s'interroger sur la valeur scientifique réelle des travaux qui on conduit à la détermination de nos unités de longueur et de masse.

Voici l'opinion des contemporains, rapportée par Tarbé (1813) :

« On a relevé la valeur de chaque angle, sans faire attention, ni aux autres angles, ni à ce que pourrait fournir la somme des trois angles d'un même triangle […] Les observations ont été prises telles qu'elles sont, sans y faire la moindre correction, sans rien arranger après coup ; et cependant, sur les 115 triangles qui joignent les extrémités de la méridienne, il y en a 36 dans lesquels l'erreur des trois angles pris ensemble est de moins d'une seconde ; et dans ceux où cette erreur est la plus forte, elle est au-dessous de 5 secondes, c'est-à-dire d'un 720e de degré pour les trois angles.

« Deux bases ont été mesurées, l'une entre Melun et Lieusaint, l'autre entre Vernet et Salces, près de Perpignan […] Les mesures ont donné […] les deux longueurs suivantes, réduites au niveau de la mer et à la température de 16 degrés 1 quart du thermomètre centigrade : base de Melun, 6075 tois. 90 ; base de Perpignan, 6006.25. Une preuve incontestable de la justesse des opérations, c'est que la base de Perpignan, conclue de celle de Melun par la chaîne des triangles qui les unissent, ne diffère de sa mesure réelle que de 10 à 11 pouces, quoique l'intervalle qui les sépare surpasse 700 000 mètres. »

Et voici les résultats de vérifications modernes :

De 1870 à 1896, par étapes, le Service Géographique de l'Armée a réalisé une nouvelle mesure de la méridienne de France, avec des méthodes et des instruments ayant fait des progrès considérables par rapport à ceux dont disposaient Delambre et Méchain. Les résultats de ces opérations modernes coïncident d'une façon remarquable avec les résultats de 1799 : le Mètre des Archives a environ 0,2 mm de moins que la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre sur lequel s'appuyait sa définition.

D'autre part, dans les définitions originelles, le kilogramme était le poids d'un décimètre cube d'eau à 4 degrés Centigrades. Plusieurs vérifications faites entre 1895 et 1905 par le BIPM ont établi que le Kilogramme international dépasse de 28 milligrammes la masse résultant de cette définition.

Ces écarts extrêmement faibles, de 2 dix-millièles et 28 millionièmes, montrent que les opérations de 1792-1799 ont été menées avec une précision absolument remarquable.

Au surplus qu'ils s'agisse des étalons de 1889, ou, pour le mètre, des définitions de 1960 et des années suivantes, chaque définition nouvelle a toujours été choisie à l'intérieur de l'incertitude propre à la définition antérieure.

Il en résulte que le mètre et le kilogramme actuels sont vraiment très proches de leur définition « naturelle » de 1793.

Histoire à suivre !

28 octobre 2010. Le kilogramme français serait-il obsolète ? (via Gizmodo)