:: Premières
Décisions Prises Pendant La Révolution ::
Une Uniformité Des Poids Et Mesures...
Inspirés
notamment par les commerçants, les cahiers de doléances de nombreuses
villes, dont Paris, Orléans, avaient demandé que l'on établisse l'uniformité
des poids et mesures dans le royaume. Tous les savants appuyaient ces vœux.
La
question des poids et mesures fut une première fois indirectement abordée à
l'Assemblée Nationale par le décret du 15 Mars 1790 (sanctionné par le roi
le 28 Mars) supprimant les droits seigneuriaux, parmi lesquels un grand
nombre étaient perçus « sous le prétexte de poids, mesures, marque,
fourniture ou inspection de mesure, ou mesurage de marchandises ».
Un
peu plus tard, Talleyrand, député du clergé, proposa l'unification des
mesures. Il suggéra d'adopter une unité « naturelle », fondée soit sur la
longueur du pendule battant la seconde à la latitude de 45 degrés, soit sur
une fraction de méridien.
Choisissant
le pendule, l'Assemblée, « désirant faire jouir à jamais la France entière
de l'avantage qui doit résulter de l'uniformité des poids et mesures », vota
le décret du 8 Mai 1790 (sanctionné par le roi le 22 Août) qui posait le
principe de l'uniformisation ; de plus priait le roi de demander au roi
d'Angleterre d'inviter le Parlement de ce pays à concourir avec l'Assemblée
Nationale de France, afin que des « commissaires de l'Académie des Sciences
de Paris puissent se réunir en nombre égal avec des membres de la société
royale de Londres, pour déterminer la longueur du pendule, et en déduire un
modèle invariable pour toutes les mesures et pour les poids ».
L'offre
faite à l'Angleterre n'eut aucune suite. Ce pays était certainement trop
attaché à ses mesures traditionnelles pour envisager d'adopter un autre
système. Mais il faut reconnaître que la déclaration de guerre de la France
à l'Angleterre, dès février 1793, aurait fait obstacle à la poursuite d'une
coopération entre les savants des deux pays.
Cependant,
l'Académie des Sciences proposa, dans son avis du 19 mars 1791, la grandeur
du quart de méridien terrestre de préférence à la longueur du pendule.
L'Assemblée
se rallia à l'avis de l'Académie par son décret du 26 mars 1791 (sanctionné
par le roi le 30 mars) : « considérant que pour parvenir à établir
l'uniformité des poids et mesures, il est nécessaire de fixer une unité de
mesure naturelle et invariable, et que le seul moyen d'étendre cette
uniformité aux nations étrangères et de les engager à convertir d'un système
de mesure, est de choisir une unité qui ne referme en rien d'arbitraire ni
de particulier à la situation d'un peuple du globe, [...] adopte la grandeur
du quart de méridien terrestre pour base du nouveau système des mesures ;
les opérations nécessaires pour déterminer cette base, notamment la mesure
d'un arc de méridien depuis Dunkerque jusqu'à Barcelone, seront incessamment
exécutées ».
La
mesure de l'arc de méridien fut confiée aux astronomes Delambre et Méchain.
L'opération
durera de juin 1792 à fin 1798.
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