Après
l'entrée en vigueur, au 1er janvier 1840, de la loi du 14 juillet 1837
déclarant que le système métrique décimal était désormais le seul système de
mesures légal en France, le gouvernement français entreprit les démarches
pour faire connaître ce système aux nations étrangères, et, par là, tenter
d'en généraliser l'usage.
Dans
cet esprit, en novembre 1841, le Ministre du Commerce proposa d'échanger,
avec les États qui entretenait avec la France des relations commerciales,
des collections d'étalons de longueur, de capacité et de poids. Cela devait
concerner l'Angleterre, la Russie, la Hollande et les États de l'Allemagne
et de l'Italie. Il était prévu d'établir ensuite des tables comparatives des
poids et mesures français et étrangers.
En
décembre, les ambassadeurs français dans ces pays furent chargés de proposer
les échanges.
Quatorze
États répondirent favorablement et envoyèrent leurs étalons à Paris au cours
des années suivantes : Bade, Brünswick, Hambourg, Hanovre, Hesse-Cassel,
Lübeck, Lucques, Norvège, Prusse, Rome, Russie, Suède, Toscane, Würtemberg.
Quatre
autres accédèrent à la proposition d'échange, mais déclarèrent ajourner leur
envoi jusqu'à la réception des étalons français : Bavière, Brême,
Hesse-Darmstadt, Sardaigne.
Les
collections françaises (mètre, litre et kilogramme) furent commandés, dès le
milieu de l'année 1842, à Gambey, fabricant d'instruments de mathématiques.
Toutefois, l'atelier de celui-ci souffrit d'un certain nombre de difficultés
; de plus, Gambey dût mettre au point un comparateur et une balance pour
vérifier, avec l'exactitude demandée, les mètres (à 0,001 mm) et les
kilogrammes (à 0,5 mg) ; aussi les collection ne furent prêtes, et envoyées
aux dix-huit pays mentionnés plus haut, qu'en octobre 1847.
L'envoi
comprenait les trois étalons, en laiton, dans une boite en acajou fermant à
clef et accompagnés d'un certificat d'étalonnage, ainsi qu'un recueil
officiel des textes légaux et instructions, et un exemplaire de « l'Atlas
des poids et mesures ».
Un
peu plus tard, le Conservatoire des Arts et Métiers prépara d'autres
collections semblables ; il semble qu'il a envoyé des exemplaires de ces
collections aux pays suivants : Angleterre, Autriche, Espagne, États-Unis,
Japon, Portugal, Mexique, Nouvelle-Grenade (Colombie), Venezuela.
Outre
les quatorze pays mentionnés plus haut, les seuls pays ayant envoyés à la
France leur collection d'étalons de mesure de longueur, capacité et poids
sont l'Angleterre, l'Espagne, et les États-Unis. Ces objets ont été reçus à
Paris au cours des années 1850-1855.