:: L'Évolution Des Définitions Du Mètre ::

1793 : Le mètre est défini comme la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre. La définition de l'unité de poids lui est reliée, puisque c'est le poids du décimètre cube d'eau. Ces deux définitions constituent la base « naturelle et universelle » du système métrique.
 
1799 : Ces définitions sont théoriquement maintenues, mais la loi ajoute : Le mètre et le kilogramme en platine, déposés aux Archives, sont les étalons définitifs. Ces étalons matériels, représentants de définitions théoriques, deviennent en fait la base pratique et légale du système métrique.
 
1872 : Décision de fabriquer des mètres prototypes en se servant comme référence du mètre original conservé aux Archives de France. (Le mètre et le kilogramme originaux, appelés « Mètre des Archives » et « Kilogramme des Archives » sont ceux de 1799).

1875 : Signature de la Convention du Mètre.

1878-1889 : Construction et mesure de trente mètres prototypes (et de quarante kilogrammes prototypes). Cela exigeait de comparer, avec une précision encore jamais atteinte, les nouveaux étalons, à traits et à section en X, entre eux et avec le Mètre des Archives, qui est un étalon à bouts. Cela impliquait la mise au point d'un appareillage spécial de mesure et d'une échelle de température définie et reproductible.
Choix d'un prototype du mètre et d'un prototype du kilogramme destinés à devenir les Prototypes internationaux. Distribution des prototypes nationaux. Les Prototypes internationaux sont déposés le 28 septembre 1889 au BIPM où ils sont encore conservés aujourd'hui.

1887 : Michelson propose d'utiliser des interféromètres optiques pour mesurer les longueurs. Par la suite, en 1907, il reçoit le Prix Nobel de physique, principalement pour ses travaux en métrologie.

1892-1893 : Utilisation de l'interféromètre de Michelson au BIPM (par Michelson et Benoît) pour déterminer la valeur du mètre en longueurs d'onde de la raie rouge du cadmium.

1906 : La mesure ci-dessus est confirmée par Benoît, Fabry et Pérot au moyen de l'interféromètre de Pérot et Fabry.

1921-1936 : Première vérification des prototypes nationaux par comparaison entre eux et avec le Prototype international. Nouvelles déterminations améliorées du coefficient de dilatation des prototypes.

1927 : Accord international définissant l'ångström, fondé sur les déterminations de la longueur d'onde de la raie rouge du cadmium faites en 1893 et 1906 ; l'ångström ainsi défini sera utilisé comme unité de longueur en spectroscopie et en physique atomique jusqu'à ce qu'il soit abandonné en 1960.

1952 : Le CIPM décide d'étudier la possibilité de redéfinir le mètre en fonction d'une longueur d'onde lumineuse et crée à cet effet le Comité consultatif pour la définition du mètre (devenu aujourd'hui le Comité consultatif des longueurs).

1960 : La CGPM adopte une définition du mètre fondée sur la longueur d'onde dans le vide de la radiation correspondant à une transition entre des niveaux d'énergie spécifiés de l'atome de krypton 86.
Au BIPM, la mesure des règles à trait en fonction de cette longueur d'onde remplace les comparaisons de règles à traits entre elles ; installation d'un nouvel équipement pour faire ces mesures par interférométrie optique.

1975 : La CGPM recommande pour la vitesse de la lumière dans le vide une valeur résultant des mesures de longueur d'onde et de fréquence du rayonnement d'un même laser.

1983 : La CGPM redéfinit le mètre comme étant la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une fraction précise de seconde. Elle invite le CIPM à établir des instructions pour la mise en pratique de cette nouvelle définition. Le CIPM, ayant anticipé cette invitation, indique des méthodes générales pour relier directement les longueurs au mètre tel qu'il vient d'être défini. Parmi ces méthodes figure l'emploi de la longueur d'onde d'une des cinq radiations recommandées émises par des lasers ou de celles émises par des lampes spectrales. Les valeurs des longueurs d'onde et des fréquences, ainsi que les incertitudes associées, de ces radiations sont spécifiées dans la mise en pratique de la définition du mètre.
Au BIPM, la comparaison de fréquences de lasers par battements optiques complète la mesure d'étalons à traits en fonction des longueurs d'onde de ces mêmes lasers.

1987 : Afin de vérifier l'exactitude des réalisations pratiques du mètre fondées sur la nouvelle définition, le BIPM entreprend une nouvelle série de comparaisons internationales de longueurs d'onde de radiations laser, par interférométrie optique, et de fréquences, par battements. Ces dernières comprennent des comparaisons des composants des lasers, en particulier des cellules d'absorption qui contiennent les atomes ou les molécules sur lesquels le laser est asservi, ainsi que des comparaisons de l'ensemble (optique, tube à décharge, cellule d'absorption et électronique).

1992 : Le CIPM décide, compte tenu des travaux effectués dans les laboratoires nationaux et au BIPM, de diminuer notablement les incertitudes sur les radiations recommandées émises par certains lasers figurant dans la mise en pratique et porte leur nombre de cinq à huit.

1997 : Le CIPM modifie la mise en pratique de 1992, en ajoutant quatre nouvelles radiations émises par des lasers, ce qui porte leur nombre à douze, et en diminuant une nouvelle fois les incertitudes associées aux radiations de certains lasers.
Les travaux se poursuivent au BIPM, comme ailleurs, pour identifier les facteurs qui limitent actuellement la reproductibilité des lasers, étalons de longueur d'onde et de fréquence.

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